L’ENTREPRISE ET SES MULTIPLES FACETTES

L’entreprise et les problèmes de gestion qu’elle rencontre font l’objet d’une actualité riche et variée. Aussi, pour bien appréhender la complexité des regards dont elle est l’objet, son fonctionnement, mais également son évolution ou celle de son rôle, il semble incontournable de bien la cerner et la définir. Cela dit, cette complexité ne doit pas cacher certains traits caractéristiques généraux. Tel est l’objet de la première section de ce chapitre.

Enfin, au delà des caractéristiques juridiques et économiques nécessaires à l’identification et à la classification des entreprises, au delà de ses modes de financement, ce qui importe pour le gestionnaire, c’est de pouvoir analyser l’entreprise de manière à expliquer sa rentabilité et à prescrire les conditions de son amélioration. Nous aborderons cela à la seconde section de ce chapitre.

Dans l’acception courante de la comptabilité nationale, l’agent « entreprises » est constitué de toutes les unités économiques de production qui exercent leurs activités sur le territoire national.

        Cette acception raccorde l’entreprise à la production au point que LECAILLON et PONDAVEN attestent que si l’activité économique de consommation est le propre du consommateur ou du ménage, l’activité de production est le fait des entreprises.

        L’erreur y est pour beaucoup. Elle semble avoir été encouragée par la vision restrictive de la production que les économistes ont longtemps adoptés ; afin préserver une analyse macroéconomique, beaucoup plus descriptive, qu’analytique. Sans nous enliser dans ce débat, nous noterons que toute activité est productive, puisque sa seule existence suppose qu’au moins un individu en retire une satisfaction.

        Dès lors, tous les agents économiques sont producteurs. Cela va de soi pour les entreprises, les institutions financières et les ménages. Maintenant qu’elle est l’intérêt de la notion de l’entreprise ?

L’intérêt de cette notion n’est pas nouveau. Car l’entreprise est toujours perçue comme un vecteur essentiel du développement économique. Sa place semble aussi prépondérante dans l’analyse des évolutions actuelles de la société. Mais les débats que l’entreprise inspire changent progressivement de nature au point qu’il n’en existe pas une définition précise, qui fasse l’objet d’un consensus global entre les différentes disciplines qui s’y intéressent. La difficulté en l’occurrence, tient notamment à la pauvreté immanente du langage, incapable de restituer toute la luxuriance des faits, c'est-à-dire non seulement tous les aspects qu’ils représentent ; mais aussi les mouvements de leur évolution.  Mais elle tient aussi au fait qu’une définition n’est pas nécessairement innocente dans la mesure où elle met en jeu des intérêts perceptibles dans le cadre institutionnel de la science.

        En l’absence d’une représentation de l’entreprise qui soit globale, synthétique et admise par tous, le plus sage serait d’énoncer quelques  définitions telles qu’avancées par différents auteurs et en tirer une définition opérationnelle pour ce travail.

FAYEL et PERNOT définissent l’entreprise comme une organisation qui se procure des moyens de production et les utilise pour l’élaboration des biens et des services destinés à être vendus à la clientèle.

Cette définition cache une grande diversité des situations. Pour bien les appréhender, il faut rechercher dans cet ensemble, les caractéristiques principales.

Aussi tout au long de ce travail, l’entreprise sera entendue comme un agencement dynamique et durable d’hommes, des moyens techniques et des capitaux organisés en vue de l’exercice d’une activité économique, débouchant sur la réalisation d’un produit brut, permettant d’attribuer des revenus bruts ou nets à tous ceux qui ont concourus à sa réalisation. 

 L’entreprise est une organisation, elle est donc complexe. Elle regroupe des hommes et des femmes et pose un problème de cohérence. Ses caractéristiques principales, sont celles de toute organisation.

Toute entreprise est une coalition  avec un but commun, celui de produire et de vendre des biens ou des services. La coalition résulte d’une adhésion plus ou moins forte aux buts poursuivis. En plus, l’entreprise reste toujours un centre des décisions distinct des individus qui la composent. Elle  est aussi considérée comme un agent qui intervient au même titre que tous les autres acteurs de la vie économique et sociale. Elle choisit, décide, intervient et exerce une influence sur son environnement et notamment ; sur le marché des biens et des services. Ainsi donc, elle a une stratégie, un pouvoir sur l’extérieur, et une personnalité juridique.

Enfin, l’entreprise est une somme des moyens d’action humains, industriels, intellectuels et financiers indispensables à l’exercice de  son activité. Cependant, toutes ces caractéristiques communes ne cachent pas non plus la grande diversité de cette réalité économique.

 La grande diversité d’entreprises peut être observée par référence à de nombreux critères qui donnent lieux à l’établissement des classifications et des typologies utiles pour la connaissance de la pratique des affaires et des performances.

 

La manière sans doute de présenter cette diversité consiste pour nous à recourir à des classifications en fonction des différentes options préconisées par la théorie.

Les principes de la comptabilité nationale regroupent les entreprises en quatre secteurs institutionnels. Les sociétés et quasi sociétés non financières, dont la fonction principale est la production des biens et services. Les institutions de crédit, qui ont pour rôle le financement de l’économie par la collecte, la transformation et la répartition des disponibilités monétaire et financière. Les sociétés d’assurance, qui assurent les agents économiques par la garantie d’un paiement en cas de réalisation d’un sinistre. Enfin ; les entreprises individuelles, qui sont assimilées au secteur des ménages. Ces derniers produisent également des biens et services marchands non financiers, mais ne possèdent pas de personnalité juridique propre, distincte de celle des exploitants.

 

Cette classification descriptive de l’entreprise a le mérite de permettre plusieurs subdivisions axées sur des critères non moins sélectifs. Les plus courants portent sur des choix juridique et économique.

 

 A.    DES FORMES JURIDIQUES DIFFERENTES

 

Les classifications juridiques informent sur la manière dont est réparti le pouvoir au sein de l’entreprise et sur les apports des tiers. Leurs critères portent sur le statut juridique de l’entreprise. Le choix  de ce statut est particulièrement important car il conditionne le développement de l’activité de l’entreprise. Les critères retenus à cet effet sont d’une part, le type de propriété choisi ; d’autre part, la nature de la personnalité de l’entreprise.

 

A.1 Le type de propriété

Suivant la personnalité de l’entrepreneur, diverses situations peuvent se présenter. En premier lieu, l’entreprise peut appartenir à l’Etat. Ici, plusieurs cas de figure se présentent. On parlera d’entreprise nationalisée, d’établissements publics, d’entreprises semi-publiques selon la part que l’Etat détient dans le capital de l’entreprise. En général, ces entreprises exercent soit une activité dont la finalité est un service rendu à la collectivité (l’énergie, le transport, la communication etc.) ; soit une activité jugée sensible ou stratégique par l’Etat (le nucléaire, le pétrole, l’assurance et la sécurité sociale pour le cas de la République Démocratique du Congo)

Deuxièmement, les formes juridiques sont également variées. Certaines entreprises sont sous forme des coopératives ou des mutuelles. Il s’agit principalement des sociétés coopératives de consommation ou de production, qui ont connu un fonctionnement reposant sur des principes de solidarité.

A.2 La personnalité de l’entreprise

Un autre critère vient s’ajouter au type de propriété, apportant une distinction marquante ; notamment entre l’entreprise individuelle et sociétaire. C’est donc la personnalité de l’entreprise.

Une entreprise est une personne morale lorsqu’elle est titulaire des droits et d’obligations. Cela implique pour elle d’avoir un patrimoine, distinct de celui de ses propriétaires ; d’avoir des règles de fonctionnement et des décisions prises dans ses statuts.

Elle sera tout aussi considérée comme personne physique lorsque son identité et sa personnalité se confondent avec celle de son dirigent, ce qui signifie concrètement que le dirigent est personnellement et indéfiniment responsable des dettes de son entreprise.

 L’entreprise, comme personne physique, concerne essentiellement l’entreprise individuelle. Cette forme peut d’ailleurs s’avérer dangereuse en cas de revers de fortune. Cela dit, elle autorise une grande liberté de fonctionnement. Ce qui peut expliquer en partie la préférence de ce statut chez les créateurs.

Au total, il existe une grande diversité juridique et institutionnelle des entreprises. Cette diversité nous l’avons épinglé, par des formes très variées des statuts. Le choix de ces derniers va dépendre d’un certain nombre des variables types et modes d’activités, des buts ainsi que des finalités. Ces variables ne seront pas traitées dans ce travail pour de raison de volume.

 

 La dimension est sans doute le critère le plus pertinent pour expliquer les différences et ressemblances entre entreprises. Les indicateurs quantitatifs sont nombreux et peuvent se regrouper en critères structurels et financiers.

Les critères structurels d’usage courant sont l’effectif des salariés, les qualifications et les rémunérations. Ces critères sont les plus utilisés pour opérer des regroupements par taille des entreprises. Aussi pouvons nous constater que le critère « taille » ne fait cependant pas toujours l’unanimité. De nombreuses disparités apparaissent, selon les auteurs, sur le choix des seuils à fixer pour ces regroupements.

Les critères financiers sont ceux qui permettent de jauger la puissance commerciale, économique et financière. Parmi eux on peut distinguer le chiffre d’affaire et la valeur ajoutée.

 

Le chiffre d’affaire représente le montant total des ventes effectuées au cours d’une période. Il peut être exprimé en volume (nombre d’unités produites) ou en valeur (nombre d’unités produites × leur prix unitaire). Ce chiffre d’affaire sert à évaluer les entreprises d’un secteur. Par exemple, classer les cinq premières, les dix premières…Il sert aussi en plus dans le calcul d’un certain nombre des ratios financiers et permet de faire des comparaisons interentreprises.

La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l’entreprise. Pour produire, celle-ci achète des matières premières et autres fournitures qu’elle transforme. A la fin du processus de production, le produit a une valeur supérieure à celle des matières et fournitures incorporées. C’est ce « plus de valeur » qui constitue la valeur ajoutée de l’entreprise. Elle se calcule à la différence entre le chiffre d’affaire de l’entreprise obtenu au cours de l’exercice et les achats et charges liées à l’exploitation, consommés au cours de ce même exercice. Au même titre que le chiffre d’affaire, la valeur ajoutée sert dans le calcul des ratios financiers et permet de faire des comparaisons des performances entre entreprises.

Le recours aux critères de taille et/ou critères financiers permet de distinguer des types de découpage qui sont les plus souvent adaptés lorsqu’on veut étudier un problème des performances des entreprises. Mais ces critères ont des limites.

Primo, si ces approches apportent un éclairage sur l’articulation du système productif, elles doivent être révisées périodiquement car les comportements des entreprises évoluent, ce qui limite l’utilisation  de tels découpages.

Secundo, ces découpages doivent être maniés avec prudence car les critères utilisés n’ont pas forcément le même sens d’une activité à l’autre. Cela rend difficile l’homogénéisation des classes d’entreprises. Il faut remarquer que nombre des salariés est le critère le plus ambigu. Le plus important serait de le combiner à d’autres critères pour mener des comparaisons pertinentes. Deux entreprises ayant le même effectif ne sont comparables, que si elles ont la même activité ou un même niveau technologique.

        Selon ce point de vue, nous pouvons distinguer avec KALUNGAquatre classifications. Les entreprises commerciales, dont l’objet principal est l’achat et la vente des marchandises, à l’état ou après une légère transformation. Les entreprises industrielles, qui fabriquent des produits finis ou semi-finis à partir des matières premières qu’elles transforment. Les entreprises de service, ce sont celles qui produisent des biens immatériels.

Les entreprises agricoles pour leur part s’adonnent à l’agriculture dans son sens large (champs, élevage, pêche…)

Une          autre classification consiste utiliser des caractéristiques de l’activité économique de l’entreprise. Il peut s’agir de distinguer l’entreprise selon les secteurs d’activité, ou la branche à laquelle elles appartiennent. Un secteur d’activité est défini comme l’ensemble des entreprises qui produisent les biens que les consommateurs considèrent comme des biens substituts. Ainsi défini, le secteur regroupe des entreprises ayant la même activité principale.

L’économiste Australien Colin CLARK propose une analyse ventilant les activités des entreprises en trois secteurs ou domaines d’activités dits primaires, secondaires et tertiaires.

Le secteur primaire regroupe les entreprises de production des matières brutes (agriculture, élevage, industries extractives, pétrole, mines etc.

Le secteur secondaire inclut les activités industrielles (énergie, bâtiments et construction, travaux publics, agroalimentaire, production des biens de consommation et de production)

Le secteur tertiaire, qui est un ensemble mal défini, inclut les activités qui n’appartiennent pas aux deux premiers secteurs. Nous pouvons les assimiler à des activités de fourniture des biens immatériels aux individus aux collectivités et aux autres entreprises. Ce secteur regroupe les services marchands et non marchands, notamment le commerce de gros et de détail, le commerce d’automobiles, la location, les postes et télécommunications, les assurances, le tourisme, les services de santé, les distributions, la restauration, les assurances, et les services offert par les administrations publiques.

Au sein du domaine des services, on isole parfois un secteur « quaternaire ». Celui-ci rassemble les entreprises qui offrent des services aux autres entreprises : informatique sécurité, conseil en gestion et autres. Il connaît un fort développement surtout dans les pays à ancienne démocratie.

La division en secteurs économiques permet d’étudier l’évolution des activités économiques dans le temps. Elle présente aussi les avantages d’offrir une structure pour la répartition de la population active et de correspondre avec le degré de développement du pays. Mais elle demeure largement conventionnelle car les frontières entre secteurs ne sont pas nettes.

Par ailleurs, si une entreprise ne peut appartenir qu’à un seul et unique secteur,  (définit par l’activité principale qu’elle exerce) ; elle peut appartenir à plusieurs branches si son activité est diversifiée et qu’elle participe à la fabrication de plusieurs produits.

Par branches d’activités, nous entendons un ensemble qui, du point de vue technique et sous l’angle de l’organisation, exerce une activité autonome et susceptible de fonctionner par ses propres moyens.

L’analyse en termes de branche a la vertu de découper l’entreprise en autant des produits qu’elle offre. Ceci étant, elle permet de connaître la provenance d’un produit et son utilisation dans le secteur productif. Notons aussi pour terminer qu’elle sert surtout à l’analyse macroéconomique ; car, elle est adaptée aux études sur la production nationale, la valeur ajoutée etc.

Nous pouvons évoquer à ce point les entreprises locales, les entreprises nationales, les entreprises internationales, et les entreprises multinationales.

Les entreprises doivent faire en permanence des choix pour survivre. A cet effet, de multiples options sont levées à tous les niveaux de cette organisation et constituent même la gestion de l’entreprise. Celle-ci est un ensemble des théories, des principes et des méthodes dans différents domaines : l’organisation de l’entreprise, la finance d’entreprise, le contrôle de gestion, le marketing et la production. 

Cette définition admet une grande  proximité de point de vue entre l’économie et la gestion. Au sujet de cette proximité BIALES estime que ce sont les mots eux-mêmes qui nourrissent l’ambiguïté. Surtout quand on définit l’économie comme la science de gestion des ressources rares à usage alternatif et la gestion comme étant la discipline qui vise en particulier l’économie des coûts pour maximiser les recettes.

Très rassurant, LEIRITZ note que gérer consiste de ce point de vue à mettre en œuvre des moyens humains, techniques et financiers pour atteindre un objectif fixé. Cette gestion peut aussi embrasser l’ensemble des actes comptables, qu’il s’agisse d’opérations d’exécution d’un budget ou d’opération de trésorerie.

L’objectif de la gestion est de mettre en œuvre un ensemble des ressources (humaines, financières et matérielles) en appliquant, sous contraintes, des règles, des pratiques et des procédures pour atteindre les buts que l’entreprise s’est fixée. De là, l’objet d’analyse de la gestion c’est l’entreprise, et plus concrètement son fonctionnement, sa recherche des performances, et des moyens mis en œuvre pour y parvenir.  C’est dans cet ordre d’idées que Béatrice et Francis GRANDGUILLOT renchérissent que la rentabilité et les performances sont des aspects importants et fondamentaux de la gestion de l’entreprise. Si nous avons considéré l’entreprise comme objet de gestion, c’est pour pouvoir identifier les principes de gestion qui la régissent.        

En premier lieu, l’entreprise repose sur les principes de valorisation des ressources, de savoir faire et des moyens. Concrètement, il ne va pas s’agir seulement d’utiliser le mieux possible les ressources (financières, humaines, matérielles et informationnelles) présentes au sein de l’entreprise ; mais encore faut-il aussi mobiliser un savoir faire (savoir produire, savoir vendre et distribuer…) soit à l’intérieur de l’entreprise ; soit à l’extérieur de celle-ci, dans le souci de répondre parfaitement aux exigences de sa clientèle.  

Deuxièmement, l’entreprise est assise sur des principes d’organisation et de régulation. Les principes d’organisation renvoient à la façon dont le travail est divisé et coordonné entre les hommes. Les principes de régulation portent sur la manière dont sont contrôlé le travail et les performances de l’entreprise.

Ces principes de gestion sont, de même que les décisions du gestionnaire, des piliers de la conduite de l’activité économique de l’entreprise. Mais la gestion elle-même, que ce soit dans son approche traditionnelle ou moderne doit concourir toujours à la maîtrise de l’état d’esprit de l’entreprise.

 

L’état d’esprit de l’entreprise est l’optique globale qui résulte de l’interaction de ses membres. Cet état d’esprit est un ensemble constitué par la vision (ce que les collaborateurs voient que l’entreprise s’efforce d’atteindre), les valeurs (ce que les collaborateurs considèrent important), les croyances (ce qu’ils considèrent être des rapports de cause à effet, et les a priori  (ce qu’ils considèrent comme des acquits).

Dans son ouvrage paru aux éditions d’organisation, Jean BRILMAN formule la vision en quelques mots comme la finalité prioritaire. En tant que telle elle offre aux partenaires de l’entreprise un aperçu de ce qu’elle veut atteindre dans l’avenir. Elle transmet les principaux objectifs stratégiques de l’entreprise à ses membres et formalise un thème commun dans l’état d’esprit de l’entreprise.

Mais les visions ne suffisent pas à inciter les entreprises à engager des actions décisives ; à moins qu’elles soient reflétées par des valeurs.

Les valeurs associent une vision à une prise de décisions et relient les aspirations et les objectifs à des actions et à des décisions quotidiennes.

Toutefois, les valeurs ne deviennent véritablement éléments fondamentaux de l’état d’esprit de l’entreprise que si et seulement si elles sont identifiées et perçues par ses membres.

Les croyances évoquées ici se réfèrent à la compréhension des relations de cause à effet. Elles peuvent s’appliquer à des sujets internes et à des problèmes externes à l’entreprise. Elles constituent une composante importante de l’état d’esprit de l’entreprise parce qu’elles influencent considérablement les comportements des membres de l’organisation.

Les a priori sont différents des croyances. Mais ce sont des situations que l’entreprise considère comme des données de son environnement.

En somme, l’état d’esprit est un facteur déterminant des performances de l’entreprise. Il peut renforcer soit inhiber la stratégie de l’entreprise. Le défi que doit relever le gestionnaire est donc de s’assurer que l’état d’esprit de son entreprise est en mesure de lui procurer un grand profit.

 

La création de l’entreprise, l’exploitation de son activité puis son développement nécessitent des capitaux importants. Selon leurs destinations, ces capitaux resterons plus ou moins durablement à la disposition de l’entreprise. Diverses possibilités se présentent à l’entreprise pour obtenir ces capitaux ; ce sont les modes de financement. Il existe deux modes de financement, les financements internes et les financements externes.

 

Nous avons recensé trois principaux modes de financement internes. Deux d’entre eux font appel aux propriétaires et le dernier provient de l’activité de l’entreprise.

 

 

A court terme, les associés ou les actionnaires ont la possibilité de déposer de l’argent sur des comptes courants rémunérés dans l’entreprise. Comme cette activité ne fait pas partie intégrante des activités normales des entreprises commerciale et industrielle, ces dépôts qui peuvent être récupérés sans préavis par leurs titulaires, constituent aussi un moyen de financement de court terme.

A long terme, le financement assuré à l’entreprise par les propriétaires prend la forme d’un apport en capital. L’apport initial est réalisé à la création. Ces propriétaires peuvent aussi décider d’augmenter le capital, à leur gré, en fonction des besoins et opportunités de l’entreprise.

L’autofinancement, comme son nom l’indique, est un financement que l’entreprise se crée elle-même par son activité propre. Il est le pivot fondamental qui supporte le financement de l’entreprise. Dans une petite et moyenne entreprise, il s’étend même aux avantages que les dirigeants laissent à l’organisation.

 

Les financements externes peuvent être regroupés en deux catégories en fonction des modalités de leur mise en œuvre. Nous pouvons distinguer notamment la finance directe et la finance indirecte ou l’intermédiation financière.

On parle de finance directe lorsque les titres primaires émis par l’emprunteur ultime sont achetés par le prêteur ultime. Ainsi l’entreprise peut-elle émettre des actions nouvelles, ou l’Etat vendre des bons de trésor que les ménages et autres agents en capacité de financement achèteront. Ces titres primaires qui promettent à leurs détenteurs la perception d’une rémunération désignent pour GURLEY et SHAW l’ensemble de toutes les dettes et de toutes les actions émises par les agents non financiers.

L’intermédiation financière correspond au second mode de financement externe. Elle se traduit par l’apparition d’un intermédiaire entre agents à déficit et agents à capacité de financement. De façon plus précise, l’intermédiaire est un organisme spécialisé dans la collecte de l’épargne des prêteurs ultimes en leurs vendant des titres qu’il émet et qui sont appelés indirects (on les appelle aussi titres secondaires) et la transmet aux emprunteurs ultimes en achetant des titres primaires.

 

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